L’orientation

Annexes aux Programmes et instructions pour les collèges

MEN, Le livre de poche, 1985, pp. 343-346

     

 

L’allongement de la durée de la scolarité pour le plus grand nombre d’élèves et de la période d’insertion professionnelle, l’amplification des mutations technologiques avec leurs conséquences sur l’évolution des qualifications, des métiers et des emplois modifient la fonction du collège dans le domaine de l’orientation.

 

Il ne s’agit plus désormais d’aider seulement les collégiens à choisir une voie à l’issue de la classe de troisième. Il devient désormais indispensable d’introduire dans leur formation de base des savoirs et des méthodes afin de les préparer à faire ultérieurement des choix responsables et autonomes. Ainsi seront-ils en mesure d’affronter les changements d’orientation qui s’imposeront nécessairement à eux au cours de leur vie professionnelle.

 

Cette formation devra nécessairement être complétée, principalement dans les lycées.

 

Il s’agit en outre de prendre en compte la nécessité de favoriser chez eux la maturation progressive de leurs choix professionnels et l’éveil de leurs intérêts. On leur donnera, par conséquent, l’occasion de connaître l’environnement économique, professionnel et social. On leur permettra aussi de dialoguer avec les interlocuteurs compétents, notamment le conseiller d’orientation, qui sont susceptibles de les aider à concevoir et à réaliser un projet professionnel.

 

Trois principaux objectifs sont à retenir :

 

1.      Fonder l’aide à l’orientation sur les connaissances générales de l’environnement économique, du monde du travail et des activités professionnelles.

 

Les nouveaux programmes comportent des objectifs et des éléments de nature à éclairer les élèves sur les conditions de l’orientation.

 

Les disciplines principalement concernées sont le français, l’histoire et la géographie, la technologie, les sciences physiques, les sciences et techniques biologiques et géologiques.

 

Les thèmes suivants peuvent être retenus : organisation du travail et de la vie dans l’entreprise ; compréhension du fait technologique et de son évolution ; transformation des activités économiques, des métiers et des qualifications ; utilisation professionnelle des connaissances acquises.

 

Ces connaissances, toutefois, risquent de rester éparses et sans lien entre elles si un effort de coordination n’est pas entrepris. Les professeurs concernés devront donc, en début d’année, se concerter et, avec l’aide du conseiller d’orientation, définir les thèmes dont l’exploitation contribuera spécifiquement à l’apport de connaissances à l’orientation. Il faudra également programmer leur étude.

 

2.      Établir un programme d’activités spécifiques centré sur la préparation des choix d’orientation.

 

Les activités éducatives nécessaires à la préparation de l’orientation ne peuvent être complètement intégrées dans l’enseignement des disciplines. Il est par conséquent nécessaire d’organiser des activités complémentaires.

Celles-ci portent sur les aspects suivants : information directement liées aux échéances de l’orientation ; éducation aux recherches documentaires avec l’aide du CDI ; recours à des intervenants extérieurs : professionnels, conseillers professionnels, etc. Prises de contacts avec les entreprises ; interventions du conseiller d’orientation notamment pour lutter contre les stéréotypes et favoriser l’élargissement du champ des représentations professionnelles.

 

Ces activités spécifiques sont organisées sous l’autorité du chef d’établissement, après examen par le conseil d’administration de l’établissement.

 

3.      Favoriser la mise en relation du travail et des résultats scolaires avec l’orientation dans un processus d’aide individuelle.

 

Au-delà de l’information, l’orientation nécessite une confrontation des capacités et des aspirations de chaque élève avec les résultats obtenus. C’est ainsi que sont recherchés les voies et moyens de la meilleure adaptation scolaire possible et que s’étudient les conditions d’un projet d’orientation réaliste.

 

Cela suppose la réalisation de bilans réguliers des connaissances, des capacités et, plus généralement, des attitudes et réactions de l’élève par les professeurs, le conseiller d’orientation et les autres éducateurs concernés. En outre, pour les élèves qui en ont besoin ou qui en expriment le désir, des actions complémentaires pourront être entreprises :

-          un examen régulier de ces bilans afin de rechercher tant dans le domaine de l’adaptation scolaire que dans celui de l’orientation les mesures appropriées ;

-          des entretiens particuliers avec les professeurs ou le conseiller d’orientation afin de déterminer avec l’élève la nature et la portée des efforts souhaités et les nécessaires remaniements du projet de l’élève.

 

Le suivi régulier de la progression des élèves et les ajustements éventuels du projet personnel constituent les indispensables conditions qui assurent la continuité de l’effort, réduisent les risques d’abandons momentanés et permettent au collégien de tirer le meilleur parti de ses capacités.

 

Les parents trouvent leur place dans ce processus d’aide et de soutien si, à chaque étape, ils sont systématiquement associés à la réflexion et à la décision. n